Sur les réseaux sociaux, une liste de mots-clés est utilisée pour exprimer émotions et prises de position après l'attaque qui a fait douze morts mercredi 7 janvier au siège de Charlie Hebdo.
- #JeSuisCharlie
C'est le mot-clé, ou « hashtag », qui rassemble le plus de messages. En milieu de journée, ce sont plus de 100 000 messages comportant #JeSuisCharlie qui étaient publiés chaque heure sur Twitter, pour un total de 3,4 millions de messages depuis l'attaque contre l'hebdomadaire. Utilisé principalement pour marquer un soutien aux victimes de l'attaque et à leurs proches, #JeSuisCharlie est également utilisé par de nombreux utilisateurs de Twitter et de Facebook comme photo de profil.
- #JeSuisFlic, #JeSuisAhmed, #JeSuisFranck
En soutien aux deux policiers tués lors de l'attaque, #JeSuisFlic, bâti sur le modèle de #jesuischarlie, accompagne souvent le premier mot-clé dans les messages.
De nombreux comptes semblant appartenir à des policiers, gendarmes ou à leurs proches arborent également un écusson « de deuil », dont la diffusion s'est accélérée ce jeudi matin après la mort d'une policière ce matin lors d'une nouvelle fusillade :
#JeSuisAhmed et #JeSuisFranck font eux directement référence aux prénoms des deux policiers tués dans l'attaque, et sont souvent utilisés en conjonction avec #JeSuisFlic. Certains internautes ont également utilisé le mot-clé #JeSuisAhmed seul, pour montrer que l'attaque terroriste de jeudi avait également tué des personnes d'origine maghrébine.
Ce dernier mot-clé a également provoqué certaines incompréhensions :
- #RespectForMuslims
Pour justement dénoncer certains amalgames entre islam et terrorisme, de nombreux internautes ont publié des messages avec le mot-clé #RespectForMuslims (« du respect pour les musulmans »). Jeudi midi, près de 97 000 messages avaient ainsi été publiés, dont un grand nombre en provenance de Turquie.
(« Je suis musulman et je ne suis pas un terroriste »)
Parallèlement, le mot-clé #NotInMyName (« pas en mon nom ») a resurgi sur Twitter. Il avait connu un grand succès auprès des musulmans en septembre, en réaction aux crimes commis par l'organisation Etat islamique. Depuis, il ne s'est jamais tout à fait éteint avec 450 tweets publiés par jour en moyenne. Ces dernières 24 heures, il a connu un pic de 15 000 occurrences.
De nombreux internautes ont néanmoins critiqué le retour de ce hashtag, regrettant que les musulmans doivent « s'excuser » pour des actes qu'ils n'ont pas commis.
- #JeNeSuisPasCharlie
Près de 15 000 messages Twitter ont également été publiés avec le mot-clé #JeNeSuisPasCharlie. Parmi ces derniers se trouvent surtout des personnes qui souhaitent dénoncer l'attaque de jeudi sans soutenir un magazine dont elles désapprouvent le contenu. Pour d'autres utilisateurs de ce mot-clé, l'hommage à Charlie est quelque peu déconnecté de la souffrance des victimes et de leurs proches :
Des messages se réjouissant de l'attentat, dont le nombre est difficilement chiffrable, ont également été publiés depuis hier. De nombreux appels à les dénoncer comme contraires à la loi ou aux chartes d'utilisation des réseaux sociaux leur ont répondu.
Enfin, dans la « djiadosphère », les hashtags #إنتقمنا_للرسول (« nous avons vengé le prophète ») et #باريس_تشتعل (« Paris s'embrase ») ont été chacun partagés plus de 9 000 fois sur Twitter.
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